Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

JOURNAL D'UN ÉTUDIANT PENDANT LA RÉVOLUTION. 357

« Demain dimanche nous irons travailler au camp. Dans le commencement de la semaine nous ferons le voyage d'Ermenonville; les affaires politiques contribuent beaucoup à distraire nos jeunes gens.

« La situation de Paris est à peu près telle que vous l’avez laissée. Hier quelques personnes, sous le masque du patriotisme et de l'amour de la chose publique, se permettaient de se faire livrer ou de prendre de force les boucles d'argent, les montres, bijoux, ete. Cela fit d'abord quelque bruit, mais on se rallia bientôt ; les malintentionnés furent saisis, quelques-uns furent de’ suite jugés populairement, les autres ont été traduits en prison. »

Peu de jours après les massacres de Septembre, ont lieu les élections pour la Convention ; la faction violente qui a dominé depuis le 10 Août continue à terroriser la capitale :

| « 18 septembre.

« Les élections se poursuivent toujours ici dans le: même esprit, écrit Edmond; la faction désorganisatrice des Marat et des Robespierre l'emporte plus que jamais dans l’Assemblée électorale. Espérons qu'il n'en sera pas de même dans la Convention. L'on ne peut aborder la tribune si l'on ne se propose d'y déclamer quelque nouvelle apologie de l'homme incorruptible, ou quelque projet de loi agraire. Les choses en sont à ce point-là.

« Le garde-meuble a été volé la nuit passée; beau-