Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

372 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

entraves de la méfiance, le caractère belliqueux de la nation va reparaître à nu, et nos soldats combattant pour la liberté, je ne doute pas que nos armées deviennent plus brillantes que jamais. »

Terrier écrit de son côté :

« Nous avons renvoyé à nos ennemis la fuite et l’épouvante qu'ils avaient apportées parmi nous, et ce qui doit mettre le comble à notre confiance et à leur désespoir, c'est cet accueil fraternel que nous recevons de tous nos voisins qui commencent enfin à sentir que la cause pour laquelle nous combattons ne leur est pas même étrangère, bien loin de leur être contraire. La capitale seule est un peu agitée au milieu de la joie universelle. Mais la très grande majorité des suffrages se porte vers le vertueux Pétion, et j'espère que son acceptation mettra fin à nos sollicitudes et aux projets des factieux{. » ‘

« La République, répond M. Géraud, débute sous de bien heureux auspices. Qu'on achève d'écraser à Paris toutes les factions et nous n'aurons plus rien à redouter de la ligue des Tyrans. »

Les triomphes de la République se poursuivent. Dumouriez arrive victorieux à Bruxelles et ces nouveaux succès portent la terreur et l’effroi dans toutes les cours :

4 Pétion est nommé Maire de Paris le 15 octobre 1792, par la presque unanimité des suffrages.