Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 315 «Paris, 21 novembre 92,

« Dumouriez avait promis d’être le 15 à Bruxelles, écrit Edmond, Dumouriez a tenu parole. Je crois que c’est un grand argument contre ceux qui prétendent que ce général est une tête brûlée, un aventurier que la fortune a servi. Qui plus est, quand il était ici, il donna rendez-vous à Talma pour le 24 à Bruxelles; celui-ci, aussitôt la prise de cette ville, est parti pour aller y remplir le rôle de Titus dans Brutus. Certes, il fallait que Dumouriez fût bien sûr de son fait et qu'il ne fut pas sans prévoyance, pour oser affirmer une chose, qui, s’il ne l'avait pas réalisée, l'aurait couvert de honte et de ridicule. Quand l’Assemblée législative lui conféra le commandement de l’armée du traître La Fayette, il écrivit en propres termes : « Quand j'aurai purgé le « sol de la République des despotes et de leurs satel« lites qui le souillent, j'irai délivrer les Belges du € joug odieux sous lequel ils sont courbés, ete. » Voilà à peu près ses expressions; l'événement nous a prouvé qu'il voyait juste. La Gazette de Leyde du 2? novembre, s'exprime ainsi : « Le général Dumouriez qui, dans ses « fanfaronnades ordinaires, avait dit qu’il irait diner le

. © 45 novembre à Bruxelles, en sera sans doute empêé« ché par le général Clerfayt qui arrive à Mons avec « 10000 hommes ». Je suis bien curieux de voir comment elle va rapporter la bataille de Jemmapes. »

« Il faut que les autres peuples apprennent avec