Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 51

magnifiques et des plus imposantes, Mars et Minerve occupent les deux côtés de la porte; l'on dirait que les Invalides reposent sous la garde de ces deux divinités. Le dôme, vu depuis dehors, paraît assez peu élevé, à cause de l'immensité des bâtiments qui lui servent de base, mais dans l’intérieur, quelle merveille de perfection ! quelle richesse ! quelle splendeur! quelle hardiesse dans l'élévation des colonnes qui le soutiennent ! L'église ne lui cède en rien pour la magnificence, les dorures du maïître-autel sont accomplies.

« Des statues qui sont au haut du clocher ne paraissent hautes que de 5 pieds tandis qu'elles sont de 17 à 18 pieds. L'on peut juger par là de la hauteur du dôme.

« J'ai parcouru toutes les galeries, j'ai vu la chambre du Conseil qui répond parfaitement bien à tout le reste. Il y a des peintures qui sont aussi très belles. J'ai remarqué entre autres choses des drapeaux pris sur les Anglais et un vaisseau de carton fait par un invalide aveugle. »

Le même jour nos deux jeunes gens visitent l'École militaire, sa chapelle, siège de l’ordre de Saint-Lazare, la salle d'armes, les écuries, le manège, etc.; ils admirent le vaste escalier qui conduit aux appartements du gouverneur et qui est orné des statues de Condé, de Turenne, des maréchaux de Luxembourg et de Saxe. Sur la facade qui donne du côté du Champ