L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs
EXERCICES ET COURS 143
sur les desseins et les mouvements des armées coalisées. »
Mais le fougueux jacobin Hassenfratz s’entendait mieux que le sévère officier du génie à trouver ces tirades patriotiques, à les débiter avec une chaleureuse emphase, et l’on prétend même qu'un jour il désigna lor, roi des métaux, sous le nom de métal sans-culoite parce que les métaux, comme les hommes, ne devaient pas avoir de roi.
S'il rappelait la campagne de 1794, il félicitait les soldats d’avoir laissé leurs lentes derrière eux — un poids de-trois millions seize cent mille deux cent cinquante-sept livres, remarquait l'infatigable caleulateur — pour mieux poursuivre l’adversaire et l’atteindre,
Il assurait qu'avant la Révolution les laboureurs et ouvriers de toute espèce buvaient de la piquette, s’habillaient de haïllons, portaient des sabots, et que les producteurs étaient ainsi les plus malheureux, tandis que les nobles et les prêtres, qui consommaient sans rien produire, menaient joyeuse vie: « ils vivaient aux dépens du peuple qu’ils étaient parvenus à abrutir par la tyrannie, la superstition ou les haines indivi-