L' École de Mars (1794) : avec une gravure en couleurs

APRÈS LE Q THERMIDOR 179

Le 31, avait lieu l'explosion de la poudrière de Grenelle. Les élèves exécutaient leurs manœuvres du matin, entre sept et huit heures, lorsqu'en l’espace de quelques secondes trois épouvantables détonations firent trembler la terre sous leurs pas. Ils rompirent involontairement leurs rangs et jetèrent les yeux du côté d'où partaient ces bruits formidables. Une immense colonne de fumée blanche, dont le soleil dorait les bords, monta dans les airs et, après s'ètre élevée si haut qu’elle semblait soutenir la voûte éthérée, se courba lentement sous l’impulsion d’une brise légère venue de l’est, pour s'étendre comme un voile sur tout le ciel. Bien(ôt, dans l’atmosphère chargée de vapeurs enflammées, se forma l’orage, la pluie tomba par torrents, de brülants éclairs accompagnés de grands coups de tonnerre sillonnèrent la nue. Puis, au bout d’un instant, le soleil reparut et brilla du plus vif éclat Le reste de la journée. Les débris des matières inflammables furent transportés à la maison nationale de Meudon et gardés jusqu’au 4 septembre par un détachement de l'École de Mars. Guyton avait lui-même conduit et posté les élèves, et Prieur de la Côte-d'Or