L'école de village pendant la Révolution

116 CHAPITRE V.

la révolution a commencé et qui atteignent leur seizième année ; tous ceux qui dans le même intervalle auraient dû accomplir ou commencer leur instruction, vous demandent de les arracher à l'ignorance qui menace le reste de leur vie. » Dans les communes rurales, la silualion n’est pas moins triste ; les classes, installées dans des chambres humides et mal éclairées, ne reçoivent qu'un petit nombre d'élèves. « Les maîtres sont réduits à la moitié et peut-être au liers du nombre ancien; et de jour en jour, il est plus difficile de remplacer ceux qui viennent à manquer. Le nombre des enfants, qui sortent de ces écoles instruits dans l’art d'écrire et de calculer, n’est pas aujourd’hui égal à la moitié de ce qu'il était autrefois”. »

Le représentant Dupuis parlera de même, avec la compétence que lui donnent les tournées spéciales qu’il a faites dans une partie de la France : « L'éducation ancienne, dit-il, avait de grands défauts ; mais toute imparfaite qu’elle était, c'était elle enfin qui avait amené les hommes qui ont amené la révolution. On aurait dû la perfectionner; on l’a toute entière anéantie. Il reste dans cette partie depuis six années un vide immense, qui s’accroit chaque jour et qui accuse la négoligence de ceux qui, chargés de l’organiser, ne vous ont donné pour résultat que des projets sans

1 Séance du conseil des Anciens, Réimpression du Moniteur, XXVIIT, 120-121.