L'école de village pendant la Révolution

120 CHAPITRE VI.

Il était encore question du dimanche dans le projet de loi de Rabaut Saint-Etienne. Bientôt le dimanche lui-même sera proscrit; le calendrier décimal et naturaliste de la République fixa le repos légal au dixième jour, au décadi. Le peuple était habitué, surtout dans les campagnes, à se réunir le dimanche, pour entendre la messe, le prône et les annonces qu’on publiait à la sortie des offices. On voulut transporter au décadi ces assemblées, en les dépouillant de tout caractère religieux. Le comité d'instruction publique envoya dans toutes les communes des cahiers destinés à « ranimer l’amour du travail » et à rappeler les grands évènements de la Révolution. Ces cahiers devaient être lus dans les séances de l'assemblée générale des habitants, où les pères, les mères et les enfants étaient invités à se trouver. Après avoir chanté des hymnes à la patrie, les enfants étaient engagés à célébrer par leurs chants les vertus civiques et les actions guerrières des héros de la patrie !.

Les enfants devaient donc être conduits aux réunions décadaires. Dans les villes et les bourgs, on les menait même au club *. À Méry, ils al-

4 Septembre 1794. Réimp. du Moniteur, t. XXII, p. 26.

2 À Brest, les élèves ont le privilège de chanter à la société populaire le couplet de la Marseillaise, qui commence par ce vers : Nous entrerons dans la carrière. (P. Levot, Brest pendant la Terreur, p. 192.)