L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 121

laient y réciter les Droits de l’homme et du citoyen, ce qui leur attirait l’accolade fraternelle du président. Pareille faveur était accordée à Villenauxe aux enfants qui allaient débiter au club la Constitution, l'Évangile républicain et des morceaux choisis sur les beautés de la nature. Mais les clubs tombèrent en désuétude après la Terreur, tandis que les réunions décadaires persisièrent. L'administration s’efforça, surtout après le 18 fructidor, de leur donner la « solennité morale » qui leur manquait.

L'assemblée décadaire se réunissait d'ordinaire dans l’église. Les officiers municipaux y assistaient, revêtus de leurs écharpes. L'instituteur ou le secrétaire de la municipalité montait en chaire pour lire l'Évangile républicain ou le Bullelin décadaire envoyé par l'Etat et que l’on pourrait comparer à notre moderne Moniteur des communes. Il y faisait ensuite connaître les naissances et les décès de la décade. S'il y avait un mariage, on le célébrait civilement au milieu de l’assemblée; dans ce but, la municipalité d’Arcis avait fait élever dans la ci-devant église un autel à la patrie, « dont la simplicité majestueuse rappelait à chacun des citoyens le respect qu’ils devaient porter aux institutions républicaines. » C'est au pied de cet autel que le président adres-

4 Pétition des citoyens de Versailles du 6 nivôse an vi. Archives nationales, A. F, III, Dr 494,