L'école de village pendant la Révolution

128 CHAPITRE VI.

fructidor, tenta d'arrêter le mouvement de l’opinion, qui s’écartait de plus en plus des formules révolutionnaires, et de ramener cette opinion par la contrainte à des idées contraires aux croyances, aux traditions et aux usages de la majorité des populations. L'intervention des agents du Directoire fut plus active que jamais pour stimuler l'esprit public et le rendre favorable aux institutions républicaines. Elle s’exerça en 1798 et 1799 de la manière la plus persistante et la plus tracassière, pour imposer le calendrier républicain et substituer le décadi au dimanche.

Malgré les efforts des autorités, le dimanche avait repris son ancienne importance. « Ge sont toujours, disait le commissaire du canton de Pont, les jours de repos, de danses, de divertissements... C’est toujours au sortir de la grande messe, qu’on annonce au son de caisse les avertissements ou arrêtés qui doivent être publiés. C’est le dimanche que les gens des campagnes lisent et publient tout ce qui leur est adressé, et sur les plaintes que je leur en ai faites , ils m'ont répondu que s'ils le faisaient les jours de décades ils ne trouveraient personne. Les fêtes patronales connues sous le nom de beau dimanche sont toujours très-nombreuses dans le canton ; enfin tous les anciens usages y sont religieusement observés.»

Mêmes plaintes du commissaire de Romilly. « Nos fêtes décadaires et nationales sont désertes,