L'école de village pendant la Révolution

130 CHAPITRE VI.

tralion de l'Yonne invitait en vain les prêtres à transférer leurs fêtes au décadi, ou à motiver leur refus aux municipalités qui les y inviteraient!. Aussi le ministre est-il obligé de constater que les prêtres du culte catholique, au lieu de seconder les vues du gouvernement à cet égard, profitent de l’ascendant qu'ils ont sur les habitants des campagnes, pour empêcher que le décadi n’y soit considéré comme un jour de repos ?. D’autres départements cherchent à faire prévaloir le calendrier républicain; ils proscrivent la danse le dimanche, ils interdisent les fêtes patronales dans les villages et veulent qu'on leur donne désormais le nom de fêtes champêtres ; ils condamnent à la prison tout joueur de violon qui ouvrirait des fêtes baladoires un autre jour que le décadi. Mais tous ces efforts sont vains, et un agent national écrira : « Nous voyons avec amertume le dimanche romain rivaliser avec trop d’avantage contre le décadi républicain. L’un est marqué par l’allégresse imbécile du fanatisme ; l’autre par la tristesse stupide. » Dans le Doubs,

4 Un mème vœu est exprimé dans le Doubs. (Sauzay, X, 603.)

2 Réclamation des prètres d'Auxerre du 6 ventôse an vi (25 fév. 1798).— Lettre du ministre au conseil des Cingq-Cents, du 24 ventôse an vr. Archives nationales, A, F. III, 505.

3 Ed. Fleury, le Clergé du département de l'Aisne, t. II, p. 426, 430, 433. — De Lastic-Saint-Jal, L'Eglise et la Révolution à Niort et dans les Deux-Sèvres, Niort, 1870, p. 233,