L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 131

un autre fonctionnaire rapportera ce propos, qu’on répète de toutes parts : « Ils ont beau faire, jamais ils ne feront tomber le dimanche! »

Les fonctionnaires s’évertuent à faire célébrer les fêtes décadaires ; ils ont beau poursuivre les agents municipaux qui battent et vannent leur grain le décadi; le temple décadaire reste à peu près vide. À Brienne, le 10 prairial, on y compte seulement 18 personnes, y compris l’instituteur et quelques-uns de ses élèves. À Chauchigny, la îète de l’agriculture, le 10 messidor, tombe en pleine moisson. Le président du canton, le secrétaire ct l’instituteur attendent vainement dans le temple qu’il plaise aux habitants de venir les y rejoindre. Ils sont obligés d'écrire dans leur procès-verbal : « Ne s'étant trouvé pour la célébration susdite que les membres sus-nommés, on a cru devoir se dispenser de tracer un sillon au moyen d’une charrue, ainsi que le prescrit l’article VI de l'arrêté du département du 6 nivôse dernier. »

La garde nationale, sur laquelle on compte, ne manifeste aucun zèle ou se dérobe aux convocations qu’on lui prodigue. On a beau destituer les officiers qui négligent de se rendre aux fêtes décadaires; aux Riceys, à Fay, les gardes nationaux restent chez eux; à Nogent-sur-Seine, on les invite à venir prêter serment, et, selon le

1 Sauzay, X, 603,