L'école de village pendant la Révolution

132 CHAPITRE Vi.

style officiel « à embellir la fête » ; mais « aucun fusilier ne se présente pour reconnaître ses chefs. » Ailleurs, la majeure partie des gardes nationaux fait défaut. S'ils daignent venir, ils se montrent dans une tenue qui désespère les fonctionnaires; à Pont, ils arrivent « en habits de travail et avec des dehors dégoütants, dit le commissaire du directoire, lorsque les dimanches et autres fêtes ils sont très parés pour aller à la grand'messe et aux danses. » Et le même agent dira : « Les fêtes nationales ne sont pas suivies. Le mépris et le ridicule semblent poursuivre le petitnombre d'hommes estimables, qui voudraient encore, par leur présence à une cérémonie exigée par la loi, donner l'exemple de la soumission et de l’obéissance. » Le ministre recommandait de ne contraindre personne ; aussi le commissaire du directoire disait-il qu’à coup sûr le grand nombre de ceux qui avaient leur jour de repos marqué à d’autres époques ne prendraient aucune part à ces réjouissances. Si l’on signalait à Trainel une affluence plus grande que de coutume, on disait aussi qu’à la suite du repas civique, où le juge de paix avait prononcé un discours, une partie de l'auditoire avait voulu chanter une parodie de la « chanson amie des républicains appelée la marseillaise. » Plus d’une fois, les fêtes fournirent aux mécontents l’occasion de manifester leurs sentiments. Lorsque l’on célébra à Fay