L'école de village pendant la Révolution

138 CHAPITRE VI. rite les éloges d'un jury chargé de lui faire passer une sorte d'examen.

La fête de la jeunesse coïncidait avec l’époque ordinaire de la distribution des prix. Elle n’était cependant l’occasion d'aucune cérémonie particulière. La plus grande distraction qu'on offrit aux enfants était de les mener chanter des hymnes autour de l'arbre de la liberté. Quelquefois même, les livres qu’on devait distribuer en prix n'étaient pas arrivés, et la fête se bornaït à l’audition d’un discours du président, qui engageait les élèves à fréquenter les écoles primaires!. Dans certaines villes même, il n’est question dans ces sortes de fêtes, ni des écoles, ni des enfants qui auraient dû y figurer. L'enseignement public, dont on avait voulu transformer l’esprit et le caractère, n'existait plus *.

Que de brillantes espérances n’avait-on point formées sur les résultats de ces fêtes où l’on faisait figurer les enfants! « Nos enfants seront républicains, disait-on en 1798 ; car dès l’âge le plus tendre, ils ont quelques notions de la constitution. Ils seront orateurs; cette récompense pleine d’émulation qu’on accorde aux plus laborieux de réciter en publie, les fêtes décadaires, quelques morceaux choisis, leur donnera l’assu-

4 Archives de l'Aube, L. 60 et 1433.

2 Maggiolo, De l'Enseignement primaire dans les hautes Cévennes, p. 33.