L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 137

les jeunes gens d’être admis à l'honneur de réciter en public dans la tribune décadaire des morceaux de morale et des maximes républicaines {. Au temple décadaire, les enfants, après avoir entendu un discours patriotique au-dessus de leur portée, chantaient quelquefois un ou deux hymnes républicains. Ils débitaient le service du législateur et du moraliste, des maximes morales et républicaines et même des extraits des pensées morales de Confucius. Un jour, un élève se troubla, et commença sa lecture par le signe de croix, ce qui souleva l’indignation des autorités contre l’instituteur et l’enfant?. Parfois les élèves étaient interrogés par les fonctionnaires, comme à Chaource, où des -questions sont posées aux élèves de l’école de Lajesse sur la morale, sur les droits et devoirs des citoyens, sur les différentes formes du gouvernement, sur la cosmographie et la géographie. L’instituteur de Lajesse était sans doute un instituteur hors ligne ; car les écoliers répondent avec une clarté, une assurance et une présence d'esprit, qui excitent l'admiration, la joie et l’attendrissement de l’administration et de tous les spectateurs dont le temple est rempli. À Chauchigny, on n’interroge qu’un élève ; il explique les devoirs de l’homme en société et mé-

‘ Circulaire du ministre François (de Neufchâteau), du 20 frimaire an vi.

8 Fayet, p. 150 et 151: