L'école de village pendant la Révolution

126 CHAPITRE VI.

fête des époux, exaltait le mariage au triple point de vue du bonheur des époux, de l'éducation des enfants et de la conservation de la société; même lorsqu'il décrivait les charmes qui sont attachés à l’état du mariage « qui ne sont jamais bien sentis que par ceux qui vivent dans cette douce union où les peines s’atténuent et les plaisirs se centuplent.» Mais était-il bien approprié aux oreilles des jeunes élèves, ce discours d’un commissaire qui, dans le but de ramener les conscrits réfractaires, engageait « les amantes de ces fuyards... à user de tout l'empire que la nature leur donnait sur leurs amants, et à ne jamais consentir à leur livrer ni leur cœur, ni leur main, qu'ils ne l’eussent mérité en payant à la patrie en péril les services qu’elle réclamait de tous ses enfants !? »

La présence des élèves s’expliquait mieux à ces fêtes, lorsqu'on s’y occupait particulièrement d'eux en les interrogeant, ou lorsque la cérémonie élait donnée en leur honneur, comme le jour de la fête de la jeunesse. Les théoriciens de la Convention et du directoire auraient voulu, non sans raison, qu’on s’occupât des jeux des enfants non moins que de leurs travaux ; ils préconisaient les exercices militaires et gymnastiques ; ils regardaient comme une récompense flatteuse pour

4 40 thermidor an vu (98 juillet 1799). Archives de l’Aube, L, 1433,