L'école de village pendant la Révolution

LES FÊTES DÉCADAIRES ET NATIONALES. 4355

se conformeraient pas à cette injonction ‘. En outre, les commissaires cantonaux défendent aux instituteurs de fermer leurs écoles le dimanche et de les ouvrir le décadi. Si ces derniers ne se rendent pas régulièrement au temple décadaire, ils sont mandés devant les autorités, el ne trouvent d'autre excuse que d’affirmer qu'ils ont fait tous leurs efforts pour y conduire leurs enfants, mais que les parents s’y sont opposés*. Un instituteur de la Haute-Marne excite l’indignation du commissaire du Directoire, en se rendant aux fêtes civiques dans le costume le plus négligé, et « avec l’ostentation du ridicule le plus impudent. » Pendant la célébration de la fête des époux et de l’agriculture, il chantait des messes. « Jamais je n’ai pu, ajoute le commissaire, lui faire mettre devant les yeux de ses élèves un seul article de la constitution*.….. »

On voulait absolument mêler les enfants à la vie publique. À Landreville, ces derniers viennent réciter « quelques discours relatifs à l’assassinat des plénipotentiaires français à Rastadt et autres principes de morale. » Ils étaient parfois appelés à entendre d’assez étranges discours. Passe encore, lorsque le président, le jour de la

4 Arrêté du 3 nivôse an vu (26 déc. 1798). Arch. de l'Aube, L. 30.

2. Ed. Fleury, Il, 427. — A. Bellée, p. 249, 258 et 267.

3 Fayet, p. 146.