L'école de village pendant la Révolution

134 CHAPITRE VI.

À plusieurs reprises, on voulut forcer les élèves des écoles primaires d'assister à ces fêtes. Comme aux fêtes décadaires, ils y vinrent réciter les droits de l’homme et des couplets patriotiques. C'est ainsi qu’on vit à Loches, au plus fort de la Terreur, le jour où l’on allait procéder au « couronnement des grands hommes qui décoraient la salle républicaine » une institutrice présenter trois petites filles pour leur faire chanter des couplets de circonstance. Il est vrai que le maire s’y opposa, parce que l’institutrice n'avait pas satisfait à toutes les conditions exigées par la loi‘. En 1797, l’instituteur de Trainel conduit ses élèves à la fête de l'anniversaire de la proclamation de la république ; les élèves chantent des hymnes patriotiques et portent à la main des rameaux de chaîne (sic). Douze d’entre eux sont admis au repas civique, « afin de rapeler, dit-on, à la postérité une époque aussy remarquable et aussy chère au (sic) vrais amis de la liberté.»

Après le 18 fructidor, les instituteurs reçurent des ordres multipliés pour mener les enfants aux cérémonies nationales et décadaires. Les administrations supérieures leur prescrivirent de les y conduire tous les décadis, et particulièrement le premier décadi de chaque trimestre où des récompenses seraient distribuées aux élèves. La destitution devait être infligée aux maîtres qui ne

4 Archives de l'Aube, L. 4438.