L'école de village pendant la Révolution

UN MAITRE D ÉCOLE PEINT PAR LUI-MÊME. 495 à un vieux Maître qui ne pourrait plus travailler; 25 louis, si je ne me trompe de calcul, font environ 33 sous par jour! Cela estun peu trop gracieux pour se reposer; souvent on n’en donne pas tant à un militaire qui s’est éreinté de fatigues et de peines pendant 40 ans, qui a confondu son bien en voyages et dépenses de guerre. Si l'on donnait à un vieux maître dans sa caducité de vieillesse 200 liv., cela fait comme qui diroit environ onze sous par jour, avec ce qu'un homme peut avoir, il vivra tout doucement. Il y a beaucoup de paroisses en état de faire gracieuse générosité; mais c'est un couteau très-difficile à tirer de sa gaîne que de faire cracher de l'argent à des païsans en manière de reconnaissance de ce que l’on leur à appris à écrire, à lire, à compter et leur religion. »

« Il est cependant temps de se reconsumer et de dire que l’on a sur le cœur. Il ne faut pas tant de beurre pour faire un quarteron, et dire en un mot plutôt qu'en cent: car il n’en est qu'un bon pour assurer qu'un curé qui voudra se donner la fatigue de veiller sur son maître d'école, l'aura toujours bon, à moins qu'il ne soit un mauvais sujet décidé. Pour lors, on le troque jusqu'à ce que l’on en ait trouvé un qui soit de convenance. »

Guillot parle ensuite du chevalier de B... « qui n’ose résoudre la question de savoir s'il est plus utile d’instruire les peuples des campagnes ou de les laisser dans l'ignorance. » Moi, Monsieur, continue-t-il, qui ne suis qu'un paisan (est-ce bien certain ?), je vous résous cela sans berguiner; je dis qu'un villageois qui ne sait que lire, écrire, sa religion et un peu calculer