L'école de village pendant la Révolution
10 CHAPITRE I.
où « presque toutes les paroisses et un grand nombre de hameaux possédaient au moins une école » !.
La région du midi aurait été longtemps moins favorisée. À plusieurs reprises l'assemblée générale du clergé de France avait réclamé l’exécution des déclarations de 1698 et de 1724 pour l’établissement de maîtres et de maîtresses d’école, surtout dans le Dauphiné, le Languedoc et la Provence. « Il y a peu de paroisses dans ces provinces, disait en 1750 le cahier de l’assemblée du clergé, où il y ait.des maîtres et maîtresses établies®. » Beaucoup de témoignages tendent cependant à faire considérer cette assertion comme exagérée. Il résulte de recherches faites dans les archives de la Drôme « qu'il y avait dans les plus petites communes des écoles, soit gratuites, soit payantes®. » Si l'instruction laissait à désirer dans certaines vallées, les hautes Alpes étaient une pépinière de maîtres d'école, qui portant la plume au chapeau comme l’insigne de leur profession, venaient se faire engager dans les foires de la
4 De Jussieu, Histoire de l'Instruction primaire en Savoie, 1873, p. 63. — La Savoie n’était pas alors réunie à la France; mais elle s'en rapprochait par la conformité de langage et de mœurs, non moins que par sa position géographique.
2 Procès-verbaux des assemblées du clergé de France, NI, pièces just., p. 74.
3 Maggiolo, article Daupainé, Dict. pédagogique, 1" partie,: p. 644.