L'école de village pendant la Révolution

248 PIÈCES JUSTIFICATIVES. rées dans beaucoup d’endroits. Le premier degré d'éducalion est rempli par des instituteurs asservis pour la plupart à d'aveugles routines. Ceux des campagnes surtout n'ont ni plan, ni méthode et ne tiennent leurs écoles qu'une partie de l'année ; encore la plupart des villages manquent-ils d'instituteurs. Cette situation n'est pas nouvelle. Les choses ont toujours été à peu près dans le même étal, sice n’est que les fonctions de clerc laïque donnaient toujours un maitre d'école plus ou moins capable, dans toutes les paroisses, et que dans plusieurs on avait pour les filles la ressource bien précieuse d'une école séparée de celle des garçons. Dans les villes on trouve à regretter les ci-devant frères des écoles chrétiennes connus sous le nom d'ignoraniins, dont on estimait le zèle, la moralité et le talent particulier pour enseigner et contenir les enfants.

HauTes-Arpes. Presque partout l'instruction publique a été négligéc ; ici elle est nulle... Les écoles primaires élémentaires ne sont point organisées. Pour trouver quelque désir d'apprendre et même une instruction réelle, il fautremonter dans le Brianconnais. C'est là qu'on sent le prix de l’instruction et que tous sans exception y consacrent leur jeunesse ; il est rare qu'un enfant n'y sache pas lire, écrire et même un peu de calcul... Tous ceux qui ne connaissent pas d'arts mécaniques s’adonnent à lire, à écrire, à l'étude de la grammaire française, même latine ; et à l'approche de la rigoureuse saison ils vont peupler d'inslituteurs l'an-