L'école de village pendant la Révolution
STATISTIQUES DES PRÉFETS. 955 primaire n’est point mauvais; mais on l'a maladroitement dépopularisé en proscrivant des écoles tout livre de religion. D'ailleurs, il est absurde de n'établir qu'un instituteur pour plusieurs communes. Dans un pays où pendant l'hiver, qui est la saison de l'étude, les chemins sont impraticables et où les loups font de grands ravages, quelle est la mère qui voudra envoyer ses enfans à une école distante de deux lieues ? Il faut une école dans chaque commune, et que la dépense n'arrête pas, quand il s’agit de ce qui est la base de la liberté, que le maître d'école soit salarié sur les fonds de la commune et tous les enfants instruits gratuitement.
Vosass (p. 103 à 104). L'instruction publique est extrêmement négligée dans ce département. L'insouciance des habitants des campagnes, leurs préjugés qui repoussent les institutions nouvelles, parce qu'elles ne sont pas comme autrefois alliées à la religion, la difficulté des communications dans un pays de montagnes, surtout pendant l'hiver (seul temps où l'on tient l'école dans les campagnes), le peu d'instruction des instituteurs, le peu de confiance qu'ils inspirent, la modicité de leur salaire, le défaut de local, sont autant de causes qui se sont opposées jusqu'à présent à l'établissement des écoles primaires; car on ne peut appeler de ce nom quelques écoles de villages, la plupart sans écoliers.
Ainsi le premier pas à faire vers le perfectionnement de l'instruction publique serait de former des