L'école de village pendant la Révolution
ÉTAT DE L'INSTRUCTION EN 1789. 13
particulièrement stimulé le besoin et le goût de l'instruction primaire. Les contrées où l'ignorance domine encore aujourd'hui seraient précisément celles où la race celtique s’est le mieux conservée à l’abri de tout alliage étranger, la Bretagne et le centre de la France.
En résumé, les écoles de village étaient répandues sur tout le territoire français, tout en étant plus clair-semées sur certains points que sur d’autres. « Là où s'élevait un clocher on pouvait être à peu près certain de trouver une école », dit M. le pasteur Schmidt, en parlant de la Lorraine. I] en était ainsi dans beaucoup de provinces. C'était le clergé qui avait provoqué l'établissement des écoles à l'ombre des églises. Comme l’a dit le chef de l’école positiviste, Auguste Comte : « Le catholicisme fut le promoteur le plus efficace du développement populaire de l'intelligence humaine*. » Remarquons qu’en cherchant à faciliter aux enfants l'étude de la religion et à leur fournir les moyens d’être heureux dans une autre vie, le clergé leur donnait l’enseignement primaire par surcroît. De tout temps, et surtout au dix-septième siècle, les évêques avaient suscité la création des écoles rurales et surveillé l'éducation qu'on y donnait $, C'étaient eux qui faisaient examiner les
4 Edouard Schmidt, p. 6. 2 Cours de philosophie positive, 1864, t. V, p. 258. 3 Voir Le Village sous l'ancien régime, liv. V, ch. I, l'Ecole.