L'école de village pendant la Révolution
44 CHAPITRE II.
quelle le clergé cherche à ressaisir son autorité prouve qu’elle avait singulièrement diminué sur certains points avant même que les lois de la Convention y eussent porté atteinte.
Qu’onn'aille pas croire cependant que l'influence religieuse se füt partout affaiblie dans les campagnes. Les premiers évènements de la Révolution n’atteignirent point les écoles rurales. En vain la prise de la Bastille ébranla-t-elle toute la France, agitant les villes, soulevant les villages, imprimant à tout le pays une secousse semblable à celle d’un tremblement de terre ; en vain la nuit du 4 août avait-elle décrété l’affranchissement de la propriété et supprimé les redevances féodales qui pesaient sur le paysan; les maîtres d'école continuérent à donner l'enseignement comme ils l'avaient toujours donné. Les contrats qu'ils avaient passés avec les habitants restèrent en vigueur, et rien ne fut modifié dans leurs rapports avec les populations jusqu’à la suppression des intendants. De prime abord, les changements administratifs devaient avoir plus d’influence sur eux que les évènements politiques.
Si l’on examine la Révolution au point de vue administratif, on reconnaît qu’elle a traversé trois phases distinctes; une période de décentralisation absolue de 1789 à 1793 ; une période de centralisation à outrance en 1793 et en 1794 ; une période où la décentralisation essaya vainement de