L'abbé Louis Bailly : 1730-1808

L'ABBÉ LOUIS BAILLY. sl

stupeur, les gendarmes quittent la chambre, en barricadent les portes, font le guet et envoient chercher du renfort; mais Foisset saute par la fenêtre, tombe dans les bas-fonds qui, de ce côté, bordent la ville, et, grâce à l'obscurité, rejoint, sans être vu, MM. Bailly et Guillemot.

La nouvelle de l'arrestation de leurs deux amis les remplit d'angoisse ; leur délivrance paraissait trop précaire pour les réjouir (1), et la facon dont Foisset avait esquivé le péril, n’était pas faite pour les rassurer ; ils voyaient d'ailleurs que leur parent, père de famille, se perdait à leur service, et peut-être, hélas! bien inutilement. Eux, du moins, une fois en Suisse, seraient à l'abri, tandis que leur guide, à son retour, paierait probablement’ très cher ses coups d’audace. Et puis,

1. Grâce à Dieu, ils se trompaient: MM. Virely et Grozelier se tirèrent d'affaire l’un et l’autre.