L'abbé Louis Bailly : 1730-1808

RE L’ABBÉ LOUIS BAILLY. 33

barrer le passage aux émigrants, milice jacobine qui, sans scrupule, tirait sur tout suspect, comme sur un gibier. Que faire? Foisset achète d’un marchand forain cheval, voiture et cargaison. C’était une de ces charrettes dites de coquetier, que recouvre une toile demi-cylindrique. Il bourre l'avant de ses marchandises, cache les prêtres au fond sous cet épais rideau : puis, ainsi équipé, va droit au chef, Il demande une passe pour circuler: « il vendra sa pacotille en Suisse, et rapportera en échange les denrées dont manque le bivouac. » Sa rondeur, sa gaité séduisent l'officier, qui lui donne un laisser-passer et deux soldats pour escorte.

Les soldats étaient de trop; l'officier, lui aussi, sans doute, avait sa ruse. Ainsi donc, deux hommes constamment aux deux côtés de la voiture, où le moindre bruit, le plus léger mouve-