L'abbé Louis Bailly : 1730-1808

52 L'ABBÉ LOUIS BAILLY.

Cette situation précaire, il l’entretenait avec soin. Toujours l'esprit en éveil, il ne s’abandonnait jamais, se montrait dans toutes les assemblées, n'y prenait point positivement la parole, mais gênait plutôt l’orateur par ses lazzis et par ses réparties toujours pleines de bonne humeur, de bon sens et d'à-propos. Il ne sortait de là qu'avec la faveur générale ; un exemple entre plusieurs autres :

On sait que, dans ce temps d’anarchie légale, la détresse matérielle était générale : le blé lui-même souvent faisait défaut. Un jour, à Dijon, il y avait grande réunion électorale. Tout-àcoup, l’orateur qui occupait la tribune, sent l’auditoire lui échapper. On lui en dit la cause: c’est Foisset qui venait de faire son apparition et qui, circulant sans bruit de groupe en groupe, détruisait, par quelques mots acérés, l'effet du discours. Le Président, pour