L'administration française dans les pays yougoslaves (1809-1813)
L'ADMINISTRATION FRANÇAISE DANS LES PAYS YOUGOSLAVES. 13
Ljubljana. Tels sont les plans grandioses que l’on trouve exposés dans les rapports des Intendants. (Archives nationales, F*° 62.)
La France faisait tout pour attirer les Balkans dans sa sphère d'influence. On eréa des bureaux de poste français à Travnik, Sarajevo, Skoplje, Andrinople, Il y avait des communications postales entre l’'Illyrie et Constantinople par Sarajevo et Pristina pour l'Asie Mineure, la Syrie et l'Égypte. Quand on pense aujourd'hui à faire de la Yougoslavie la porte entre Orient et Occident il ne faut pas oublier que l'Ilyrie d'autrefois a réalisé déjà le même butily a cent ans. Nouvelle preuve que l’idée de l'unité yougoslave n'est pas seulement robuste el naturelle mais qu'elle est aussi ancienne.
La langue allemande, qui dominait exclusivement toule la vie politique, qui était l'idiome de l'administration et des tribunaux, dut, sous la domination napoléonienne, céder le pas à la langue française et aux langues du pays. Changement radical : le pays, soustrait à l'influence tudesque, voyait naître, sous le patronage français, l'aube d'une civilisation autochtone nouvelle.
L'esprit du nouveau temps n'est visible dans aucun domaine aussi clairement que dans la réforme scolaire. L'Université française fut transplantée en terre yougoslave la langue nationale fut introduite dans les écoles, les tendances germanisatrices des Autrichiens furent étouffées. Les nouveaux maïtres prolégèrent la langue nationale qui fut enseignée dans les écoles primaires et les lycées. C'est Vodnik, le poète de l'Illyrie ressuscitée, de lachanson peut-être la plus francophile écrite en pays slave, qui organisa le système scolaire. Les Français voulaient offrir aux Illyriens tous les degrés de l'instruction publique. On voulait fonder une Université du type français, mais on se décida à créer une Académie, qui procurerait aux Illyriens l'instruction universitaire. Cependant Dubrovnik l’ancienne ville des muses, demanda aussi qu’on fonde dans ses murs une seconde Académie qui serait nommée Académie illyrique.
A Ljubljana on fit des cours universitaires français de morale, d'histoire de l'Église, de droit, du Code Napoléon, d'anatomie, de physique, de mathémaliques, de philosophie, etc. vaste programme universitaire. Ce fut en vain, après la chute de la domination française, que Ljubljana s'efforça de devenir ville universitaire. Les Français avaient affranchi l’école du patronage de l'Église catholique : le