L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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Page 4 soutien de notre indépendance, afin que nous ne soyons pas

(suile).

abaissés à la condition d'instruments de la police française (£).

Malgré cette pression, le traité fut conclu « par arrêté royal » (2), et la seule concession qui fut faite à la prudence, c’est qu'on ne fit usage dans l'acte officiel que des prénoms de l'inventeur. C'était presque le traiter en anonyme, mais aussi, pour ainsi dire, en Souverain, puisque les souverains ne signent que de leurs prénoms (3).

Bientôt, du reste, et devant la certitude de l'identité du prétendu Naundorff avec le fils de Louis XVI, la Hollande n'allait plus mettre celte demi-sourdine, « Naundorff » fut Zgalement reconnu Pour ce qu'il prétendait être.

1. Paroles très significatives. La Hollande ne craint rien tant que ce qui peut ressembler à l'ombre d'une pression étrangère. Sembler ne pas admettre l'opinion du Souvernement français sur l’escroc Naundorff, c'était donc pour elle une espèce de gloire. — Sans compter que Guillaume II, récemment dépouillé de la Belgique, entendait bien, même en 1845, ne pas emboiter le pas à Louis-Philippe et lui jouer, à l'occasion, des apparences de petites farces.

2. Quelle difficulté ou singularité y a-t-il à ce qu'un « traité » ait été conclu « par arrêté royal » avec un M. Charles-Louis ?

3. M. ie rapporteur est-il sérieux ?