L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

EXAMEN DES PREUVES 149 tait et déclara qu'il n'était pas apte au service (3).

Ainsi poursuivi par la fatalité et comprenant que c'était son nom de de Bourbon qui l'empêchait de servir son pays, même dans la légion étrangère, ce refuge des parias du monde, le postulant ne se découragea pas. Il alla se présenter à Nantes au recrutement, mais cette fois, averti, il prit un faux nom, celui de « de Lisbois » sous lequel il avait fait ses études et fut admis d'emblée.

Il servit huit ans dans la légion et fit les campagnes de Chine, Algérie, Sahara et Maroc, et quitta le service avec le grade de sous-officier que son absence de nationalité lui interdit de dépasser.

Entre temps, dans le courant de la quatrième année, et sur sa demande appuyée des pièces nécessaires, il obtint du 2° étranger, son régiment, que son nom véritable lui fût rendu, ce qui lui fut accordé sans difficultés, et à la place du faux nom rayé, on peut lire sur le livret militaire le nom glorieux du descendant d'Henri IV (a).

Il importe que la France, que la République rendent à ce brave qui les a servies malgré elles, pour ainsi dire, sa nationalité, et que le successeur du Vert Galant ne soit plus un étranger parmi nous (4).

(a) Voir pièce n° 13.

laquelle M.lerapporteur faitici une noble réclame, aurait sans doute intéressé le Sénat.

8. Cette expression incrimine d'une façon arbitraire des autorités militaires.

4. Ah! qu'en termes « galants » ces choses-là sont mises ! — Le Werg-Galant, soit!

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