L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

CONCLUSIONS 4171

On se disait que si Louis XVII remontait sur le trône et s’il manifestait contre les conventionnels régicides des velléités de représailles — ce dont on l’accusait à juste titre — on prouvait, en le cachant et en faisant sortir son neveu du secret dont on jouait, qu'il n’était qu'un usurpateur,

C'était une véritable épée de Damoclès ainsi suspendue sur sa tête (2).

Mais elle ne tomba pas, Louis XVIII s'étant conduit, vis-à-vis de certainsrégicides, avec une tolérance indiscutée. C’est ainsi que Barras, Fouché, Cambacérès, Siéyès, Billaud-Varennes, et quelques autres desmeneurs de l’affaire ou détenteurs du secret d'État, restèrent en France ou y rentrèrent peu après et purent y finir tranquillement leurs jours (3).

C’est aussi, pour agir en royaliste dévoué à la Restauration,que M. de Beauchesnene fit état que de ces

2. De plus en plus grotesque.

3. Ainsi que l’a déjà fait remarquer M. H. Monin dans son excellente brochure (Pourquoi? en marge de la pétition des Naundorff et durapport de M. Boissy d'Anglas au Sénat, Paris, Figuière, 7, rue Corneille, mars 1911), « c’est exact, et fort aisément explicable, pour Barras et Cambacérès, mais non pour les trois autres ». Si Barras ne fut pas inquiété, c'est qu'on lui sut gré de son humanité pour Louis XVII, le 10 thermidor an Il. Quant à Cambacérès, qui n'a jamais su lui-même s'il était ou s'il

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