L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur
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50 CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES
Barras et ses collègues, qui étaient menacés d'une réaction de gauche ou de droite, avaient intérêt à se ménager, avec et par le Dauphin, un tout-puissant moyen de salut.
Bégis, Louis XVII, 1896, p. 101 et suivantes). Sur Barras, on ne pourra jamais citer de témoignage plus important que celui de son ami, M. Grand, qui, étant substitut du procureur du roi à Charleville, écrivit à la Gasette des Tribunaux une lettre, publiée dans le numéro du 14 novembre 1834 et dans laquelle on lit : « Barras était bien convaincu que le véritable Louis XVII était mort au Temple, et que des intrigants seuls pouvaient se parer de son nom. » Or, ajoute M. Grand, « la mort de Louis XVII est l'un des faits dont il m'a souvent parlé ». Il ajoute encore : « En l'an III, Barras, alors membre de la Convention, recut du Gouvernement la mission de visiter Louis XVII, détenu au Temple, et de veiller à ce qu'il fût traité avec humanité. Aussitôt que Barras le vit, 2/ /e reconnut parfaitement pour être le jeune Dauphin qu'il avait vu autrefois aux Tuileries. Personne ne s’étonnera que Barras, qui appartenait à la noblesse la plus ancienne, puisque, suivant un vieux dicton bien connu dans le Midi, la famille Barras était réputée aussi ancienne que les rochers de Provence, personne, dis-je, ne s’éton-