L'année de la peur à Tulle
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bres, ils ne nous rappelleront plus les ey devant seigneurs, dont un grand nombre n'avait jamais bien mérité de la patrie. Les châteanx ne nous offriront plus leurs fastueuses armoiries et autres emblêmes inventés par le régime féodal ; on ne prodiguera plus l’encen qui ne doit brûler que pour la divinité; la noblesse ne résidera désormais que dans la vertu et dans les talents : le peuple français ne fera qu’une seule famille et son cri de ralliement sera : Vivre libre ou mourir |
La contre-révolution, dont les ennemis de la France nous menacent, est impossible, tous leurs efforts sont inutiles, si nous sommes unis.
Les confédérations de presque tous les départements du royaume ont cimenté cette union qui est indissoluble, celle de la capitale doit faire frissonner tous les gens mal intentionnés. Comment seroit-il possible que des millions de gardes nationales représentant vingt-quatre millions d'hommes corfédérés ne fissent pas trembler les ennemis de l'Etat et dela Constitution ; leurs intérêts les plus chers leur prescrivent de se prêter aux circonstances impérieuses où ils se trouvent et s’ils osaient braver le peuple et propager l'aristocratie, dont ils ont fait preuve dans d’autres temps, ils en seraient les premières victimes et peut-être payeraient-ils de leur tête leur coupable décision.
La commune de Paris et M. de Lafayette, commandant général de sa garde nationale, invitent toute la France à la prestation du serment civique pour le quatorze de ce mois, ils désirent que tous les Français soient rassemblés à midy qui est l'heure où la confédération nationale doit avoir lieu dans la capitale, afin que ce sermént soit prononcé de concert ct au même instant par lous les habitants, et dans toutes les parties de l'empire.
Le corps municipal vous prie, Messieurs, par notre organe, de vouloir assister à cette fête patriotique qui sera célébrée dans le même lieu où la confédération générale de ce département fut solennisée le quatre de ce mois (1). Cette place sera désormais
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(1) Nous avons donné les détails de cette fête dans notre travail sur les Fêtes nationales et cérémonies publiques à Tulle sous la Révolution et la Première République. — Imp. Roche, à Brive, 1904,