L'année de la peur à Tulle
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crouler ! Nous verrons dans un autre travail qu’il fut réédifié avec des éléments nettement républicains (1), tout en conservant cepeudant la base instable des partisans ina voués de l’ancien régime.
Pendant que s'opérait l’organisation du département, du district et de la commune, la municipalité de Tulle recevait communication de lettres émanant des gardes nationales de Poitiers et du Puy-en-Velay, leitres adres. sées à la garde nationale de Tulle, dans le but de former « une coalition et une réunion de forces. pour le soutien de ia Constitution et intimider les ennemis de la Révolution (2) ». Ces propositions, agréables à la garde natio: nale et à la population, furent adoptées par la municipalité. Deux mois après, le 18 juin, un discours des plus patriotiques fut prononcé, en séance du Conseil, par M. Sudour, faisant fonctions de procureur de la commune. Il fut décidé qu'une confédération aurait lieu à Tulle le 4 juillet, pour la prestation du serment civique et que toutes les municipalités du département de la Corrèze y seraient invitées « à la réquisition de MM. les officiers municipaux et des gardes nationales du même département et autres étrangères, qui seront également invitées par la légion de Tulle ».
Nous ne reproluirons pas ici le programme et le procès-verbal de cette fête, nous les avons donnés dans un précédent travail (3), mais il nous faut mentionner un grave incident qui eut lieu au cours de la cérémonie.
Après une messe qui venait d'être célébrée par le P. Lanneau, clerc régulier théatin, préfet du collège de Tulle et premier aumônier de la garde nationale, assisté du P. Guerrier, clerc théatin, professeur de rhétorique du même collège et second aumônier de la garde nationale,
(1) Les Thermidoriens tullois que nous publierons prochainement. (2) Arch. de la Mairie de Tulle, D. 1, V. 1, p.56, (3) Les Fêtes nationales et cérémonies publiques.