L'année de la peur à Tulle
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procurait alors la fortune et la situation morale, supérieure, que s'était faite le « seigneur » propriétaire du sol.
La tyrannie des uns, aidée par l’insouciance des autres, avaient presque toujours raison de l’humanité de ceux qui s’apitoyaient sur le sort des campagnards. Mais le paysan, prévoyant qu’allait bientôt se briser la chaîne qui le rivait aux pieds du maître, voulut essayer sa liberté.
L'année 1789 venait de toucher à sa fin. Les Droits et Devoirs de l'Homme avaient été placés en tête de la Constitution établie par l’Assemblée constituante et cette nouvelle constitution avait ét publiée dans nos campagnes. Dès les premiers jours de janvier 1790, on s’occupait des élections à faire pour la nomination des Maires et Officiers municipaux. Ce fut avec grandes difficultés que Ja viile de Tulle et les environs parvinrent à former les corps municipaux.
Le 20 janvier 1790, dit le procès-verbal de la séance de vole, « d’après le dépouillement des différents scrutins, personne n’a réuni la pluralité absolue des suffrages, » (1).
Le lendemain, 21 janvier, après nouveau vote, le recencement général ayant été fait, « il a été veriffié et reconnu qu'aucun citoyen n’avoit obtenu la pluralité absolue des suffrages pour l'élection du maire et que M. de Lavaur de Vernejoux et M. Melon de Pradoux étaient les deux citoyens qui avoient obtenu la pluralité relative, en consequence il a été declaré qu’il n’y avait pas d’election et les commissaires ont été chargés d’aller le declarer aux citoyens actifs des differents quartiers rassemblés, et de les avertir qu'il fallait proceder à un troisième scruttin,
(1) Arch. de la Mairie de Tulle, D. 1, V. 1, p. 31.