L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
16 HISTOIRE DES HYPOTHÈSES RELATIVES A L'ATLANTIDE
figurer l’Atlantide dans son système géographique. Il prétend que la terre est plate, entourée par l'Océan, et que l’Océan est lui-même entouré d’un continent désert où il place le berceau de l'humanité. Il allègue comme preuve le Timée de Platon dont l’auteur aurait utilisé des sources documentaires juives. Il croit que l’Atlantide était le pays des dix générations d'avant Noé et qu’elle était à l’est. Seize cents ans plus tard l’idée que l’Atlantide était à l’est et qu’elle constituait le monde antérieur à Noé se trouve à nouveau exposée dans l’ouvrage fondamental de Karst: Les origines méditerranéenne (1930).
Avant Platon on ne trouve cité nulle part le mot Atlantide comme nom de lieu et seuls les auteurs anciens ou de basse époque qui viennent d’être nommés ont désigné l’Atlantide par son nom. Mais d’autres auteurs ont désigné par d’autres noms des îles éloignées qu’on a ensuite considérées comme étant l’Atlantide. C’est ainsi que Plutarque, dans ses Œuvres morales, parle d’un continent qu’il nomme Saturnia et d’une île située entre les bras du fleuve Océan, qu'il nomme Ogygia, située à cinq jours de navigation à l’ouest de la Grande-Bretagne. Mais en avant de celle-là il y aurait eu, suivant Plutarque, trois autres îles, sur l’une desquelles Jupiter tenait Saturne prisonnier. Ogygia, l'ile de Calypso dans l'Odyssée d’'Homère, a été assimilée à l’Atlantide, à diverses reprises, à toutes les époques et finalement à une époque toute récente.
Suivant le néoplatonicien Proclus, il y avait à peu de distance de l’Europe dix îles dont les habitants conservaient le souvenir d’une île plus grande ayant eu jadis l'empire sur les autres, et ensuite engloutie. On peut considérer comme sans intérêt ce que dit Arnobe l’ancien, apologétiste chrétien, qui parle d’une façon très générale de terres autrefois occupées par les hommes