L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
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peut extraire des mines. En premier lieu, celui dont nous ne connaissons plus que le nom, mais dont il y avait alors, outre le nom, la substance même, l’orichalque. On l’extrayait de terre en maints endroits de l’île : c'était le plus précieux, après l’or, des métaux qui existaient en ce tempslà. Pareillement, tout ce que la forêt peut donner de matériaux propres au travail des charpentiers, l’île le fournissait avec prodigalité De même elle nourrissait en suffisance tous les animaux domestiques ou sauvages. L'espèce même des éléphants y était très largement représentée. En effet, non seulement la pâture abondait pour toutes les autres espèces, celles qui vivent dans les lacs, les marais et les fleuves, celles qui paissent sur les montagnes et dans les plaines, mais elle regorgeait pour toutes, même pour l'éléphant, le plus gros et le plus vorace des animaux. En outre, toutes les essences aromatiques, que nourrit encore maintenant le sol, en quelque endroit que ce soit, racines, pousses ou boïs des arbres, résines qui distillent des fleurs ou des fruits, la terre alors les produisait et les faisait prospérer. Elle donnait encore et les fruits cultivés, et les graines qui ont été faites pour nous nourrir et dont nous tirons les farines (nous en nommons céréales, les diverses variétés). Elle produisait ce fruit ligneux, qui nous fournit à la fois des breuvages, des aliments et des parfums, ce fruit écailleux et de conservation difficile, qui a été fait pour nous instruire et nous amuser, celui que nous offrons, après le repas du soir pour dissiper la lourdeur d'estomac et soulager le convive fatigué. Oui, tous ces fruits-là, l’île, que le soleil éclairait alors, les donnait, vigoureux, superbes, magnifiques, en quantités inépuisables (1).
Ainsi, recueillant sur leur sol toutes ces richesses, les habitants de l’Atlantide construisirent les temples, les palais des rois, les ports, les bassins de radoub et ils embellirent aussi tout le reste du pays, dans l’ordre que voici.
Sur les bras de mer circulaires, qui entouraient la vieille cité maternelle, ils jetèrent d’abord des ponts et ouvrirent ainsi une route vers le dehors et vers les demeures TOYa-
1. Il est difficile d'identifier les espèces de fruits distinguées par Platon : peut-être s'agit-il de l’olive, de la grenade et du citron.