L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes
ANNEXES 253
un bandeau blanc. On dirait le diadème de Lysimaque, d'Antigone, ou d’un autre des rois de la Macédoine. Le bélier femelle porte (comme les coqs portent leurs barbillons), des cordages (plokamous) pendus sous le cou. (Elien emploie ce même mot pour désigner les bras des poulpes, livre I, ch. 27). Chacun de ces deux béliers se saisit des cadavres et s’en nourrit et se saisit aussi d'êtres vivants. Mais il chavire aussi les embarcations dans les remous de sa nage, en provoquant une espèce de tempête, vu qu'ils sont gros. Il se saisit de plus des gens qui se trouvent près du rivage. Les habitants de la Corse disent qu'un bateau ayant été détruit dans une tempête, un très bon nageur réussit, après un long parcours, à prendre pied sur un rocher en un certain endroit de leurs côtes et, grimpé dessus, s’y tenait sans crainte, se croyant tiré de tous dangers et en sécurité de sa vie. Mais un bélier de mer qui nageaïit dans les environs et que la faim tourmentait, le vit. En tournant en rond sur lui-même, en se courbant, et à coups de queue, il produisit de grosses vagues et, soulevé par la mer gonflée, s’élança en l’air et en se déployant, parvint sur la pointe rocheuse, pareil à un ouragan ou à un tourbillon, et enleva l’homme. Voilà quelle est, en Corse, la facon dont chasse et rapine le bélier. Les habitants des côtes de l’océan racontent que, jadis, les rois de l’Atlantide, descendants de Poseidon, portaient sur la tête, comme marque de leur puissance, le bandeau des béliers mäles et que leurs femmes, les reines, portaient comme signe de leur puissance les appendices des autres béliers. Cet animal dispose aussi d’une puissance redoutable dont le siège est dans le nez. Il aspire beaucoup d’air et en attire à lui un volume considérable. Voici comment il fait la chasse aux phoques. Quand les phoques s’aperçoïvent qu'un bélier est dans les environs et médite leur ruine, le plus rapidement qu’ils peuvent ils sortent de l’eau, passent sur la terre ferme et se cachent dans des trous sous les rochers. Mais les béliers, ayant vu leur fuite, les poursuivent et, se plaçant à l’entrée des trous, perçoivent l’odeur de la peau du phoque et savent où est leur proie. Alors, grâce à la merveilleuse puissance de leurs narines, ils aspirent l’air qui se trouve entre le phoque et eux. Le phoque se gare de l’approche du souffle, comme il ferait d’une flèche ou d’une