L'atomisme d'Épicure
Ne
Les atomes étant de différentes grandeurs, ils tombent dans l’espace vide avec des vitesses inégales, et les plus lourds poussent en haut Îles plus légers (x). Le choc des atomes (xAnyMv) cause un mouvement tourbillonnant (2), qui s'élargit de plus en plus; ainsi le cosmos commence à se développer du chaos. Car, par ce mouvement, ce qui est égal en pesanteur ef en forme se réunit aux mêmes endroits. Dans son fragment 164 (selon Diels) Démocrite déclare que la réunion du semblable avec le semblable est la loi générale. Comme pendant ce mouvement il se produit des combinaisons solides d’atomes (3), les corps plus grands se forment d’abord, et puis les mondes, dont le nombre est infini, les atomes et le vide étant infinis. Comme l'idée de l'infini dominait dans l’ancien ätomisme, il devient clair par l'affirmation du Démocritéen Métrodore qu'un cosmos dans l'infini serait aussi extraordinaire qu'un seul épi dans un grand champ (4). Les mondes infinis se forment simultanément aussi bien que successivement. Ces mondes sont périssables, car ils re peuvent pas toujours recevoir de nouvelles substances du dehors. Mais la perte des mondes est aussi causée par leurs entrechocs (5).
Par sa doctrine sur le mouvement des atomes et sur la formation des mondes Epicure élargit et complète la con-
(1) Arist. De Caelo IV, 6, 515b, 4. Cf. aussi Jhbid. LL 2, 500b, 9, où Aristote blâme les afomistes de ne pas faire la différence entre les mouyements naturels et les mouvements violents.
(2) On a donné bien des explications de ce, mouvement tourbilonnant. Le plus logique est d'admettre, avec Rivaud, que c'est un mouvement sans direction définie. qui peut s'effectuer dans tous les sens (Our. cité. p. 174). Cette hypothèse acceptée, l'explication de Zeller que le mouvement des atomes sellectue de haut en bas, doit être complètement rejetée. Maïs il est certain que Démocrite na pas réfléchi sur l'impossibilité de distinguer le haut et le bas dans l'espace vide. Les rapports de Simplicius (De Caelo, 500a, 45) et de Cicéron (De fin. I, 6,17) ne sont pas bien fondés, et Lange attribue à Démocrile Ja distinction du haut et du bas dans l'espace vide, faife par Epicure (Gesch, der Mat. I, S. 450).
(5) Cf. Arist. De Caelo, I, 4 ; Cic. Acad. II, 58, 121.
(4) Stob. Ecl. I, 496, p. 199. (5) Arist. Phys. VIIL 1,250b, 18 ; Simpl. Phys. 2517b : Cic. Acad. II, 47,55.