L'atomisme d'Épicure
En Goeee
Quoique notre philosophe ait avoué que les inclinations de l'homme sont ineffaçables, il a fait un compromis, afin de sauver la liberté par laquelle les hommes parviendront à une vie exempte de souffrances. Il est donc évident qu Epicure ne proclame pas la nécessité pour l'homme de suivre aveuglément sa nature, et l'opinion de Gomperz doit être rejetée (x). Notre thèse est encore mieux prouvée par les déclarations purement indéterministes d'Epicure. Il s'oppose énergiquemenÿ à la nécessité que certains regardent comme la maîtresse de l’univers, et dont le sage se moque. Noire philosophe préfère. encore les mythes sur les dieux à la fatalité des physiciens, car les mythes laissent aux hommes l’espoir que les dieux peuvent se fléchir par les hommages, tandis que la fatalité ne peut être fléchie d'aucune manière (2).
Epicure a introduit l'indéterminisme dans tous les domaines de la philosophie, en Physique et en Morale, aussi bien qu'en Logique. Il a nié que de deux propositions contradictoires l'une doil être vraie et l’autre fausse (8), non au point de vue de la forme, mais au point de vue du contenu (4). Donc en logique aussi il a remplacé le déterminisme par la liberté.
La théorie sur la déviation ‘des atomes, aussi bien que toutes les autres théories d'Epicure, a été-durement attaquée par le manque d'intelligence et par la mauvaise volonté (9).
(4) Zeller, croyant qu'Epicure est indéterministe, combat l'avis de Gomperz (p. 425, 5 édit). Güdeckemeyer dit avec raison : « Nur dann würde Epikur als Determinist bezeichnet werden dürien, wenn er die Abhängigkeit unserer Willensakte von unsern Vorstellungen und unserm Naturell unter allen Umstanden behauptet hätte. Denn die Frage des Indeterminismus ist nicht die, ob jeder æinzelne Willensakt unmotiviert ist, sondern. ob man sich gegebenen Falls ohne Grund entscheiden kann. »
(2) CE DL. 155, 154.
(5) CE, Cic. De N. D: T, %, 70 ; De fato, 16, 57:
(4) Cf. Zeller, p. 426.
(3) Dans le De fato 9, A8, Cicéron pense que Ja déclinaison signifie un elfet sans cause, et qu'elle’ contredit le principe que rien ne peut naitre de rien. Dans Jbid. 2, 95, il répète que les atomes d'Epicure déclinent sans cause. 11 traile d'une manière ironique cette hypothèse dans le chapitre 90 du même ouvrage, disant quelle nexplique rien. Incapable d'entrer dans Yes problèmes plus spéciaux de la philosophie, Cicéron ne voit pas