L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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magyar. Enfin, de la population étrangère, 37,50% parlent le serbo-croate, 26,64 % l'allemand et 15,88 % l'italien.

On ne s’est pas contenté de connaître uniquement la langue maternelle parlée par la population, mais on a noté également la connaissance des grandes langues européennes et notamment celles qui sont enseignées dans les écoles de Bosnie-Herzégovine. 19.062, soit 1,06% des recensés, ont déclaré parler une autre langue en dehors de leur langue maternelle. De ce nombre, 17.184 parlent le serbo-croate comme deuxième langue. En résumé, il n°y a que 1.878 habitants de Bosnie-Herzégovine qui ont déclaré ne pas connaître le serbo-croate.

Dans ces conditions, on peut dire que la Bosnie-Herzégovine constitue une unité linguistique compacte et absolument remarquable. [1 n’en est pas de même pour la religion. Trois cultes se partagent la population : orthodoxe, musulman, catholique romain; aucun n’a la majorité, ainsi qu'on le verra dans le tableau ci-après :

SERBES CATHOLI- CATHOLI- SÉPHARDINS AUTRES ; DÉPARTEMENTS ——… 0 QUES QUES (3UIFS 1ISRAÉLI- Po DIVERS TOTAUX ORTHODOXES MUSULMANS ROMAINS GRECS ESPAGNOLS) TES Sarajevo. . 32,67 L6,04 18,34 0,19 1,93 0,58 0,24 0,01 100 Tuzla . . . 43,06 41,75 14,18 0,16 0,23 0,15 0,51 0,01 100 Banjaluka . 58,51 17,42 21,51 1,60 0,12 0,14 0,70 » 100 Bihac. . . 54,77 39,68 5,39 0,01 0,09 0,03 0,03 » 100 Travnik. . 33,60 27,03 38,62 0,15 0,32 0,13 0,15 » 100 Mostar. . . 34,» 23,84 41,95 0,01 0,04 0,11 0,05 » 100

Total . 43,49 32,25 22,87 0,43 0,43. 0,19 0.33 0,01 100

Fidèle à sa maxime : diviser pour régner, l'Administration austro-hongroise se distingue, en Bosnie-Herzégovine, comme ailleurs par son prosélytisme catholique exagéré. Elle entretient des germes d’intolérance religieuse, elle les développe et les exploite pour créer des inimitiés entre les adhérents des différentes confessions et pouvoir les utiliser les unes contre les autres. En raison de cet esprit absolutiste, le catholicisme est favorisé de mille façons; par exemple, par la manière dont les autorités traitent les citoyens lorsqu’il s’agit de délivrer les permis nécessaires à l’exercice d’un métier, d’une profession quelconque dans les villes, ou pour être admis aux grandes adjudications et aux concessions. En fait, ces faveurs ne sont accordées qu'aux étrangers et aux catholiques. S'agit-il de nommer des fonctionnaires de l’État dont l'Empereur s’est réservé la nomination, les catholiques ont toujours la préférence. L’Administration autrichienne veut qu’on comprenne que tout ce qui est catholique est considéré comme autrichien et par conséquent digne de faveurs. Les fidèles des deux autres religions, les orthodoxes surtout, sont considérés et traités par l’Administration bosniaque-autrichienne comme des citoyens de deuxième catégorie. L'Église catholique en Autriche est moins une Église d'État qu’un département ecclésiastique de l’État, travaillant comme l’armée, la bureaucratie et la police aux intérêts du Gouvernement. Avant l’occupation autrichienne, il n’y avait que quelques rares églises catholiques qui suffisaient amplement aux besoins spirituels des adhérents de cette confession. En 1909, on comptait plus de 200 églises, plus 12 couvents d'hommes, 11 de femmes, 7 établissements catholiques divers, 11 gymnases catholiques et 800 moines catholiques : jésuites, franciscains et trappistes. Il en résulte que la proportion des

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