L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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En résumé, les Bosniaques de la Bosnie centrale ont une taille moyenne de 41,740: | En examinant le pourcentage des tailles, on trouve pour l’ensemble :

MUSULMANS ORTHODOXES CATHOLIQUES

10 Haute taille (1m 70 et au-dessus). . . . 61,4% 64,7% CHA 20 Au-dessus de la moyenne (1 65-1m 69). 2 D NI) 19,4% 2457 30 Au-dessous dela moyenne (1 60-1 6%). 957 10,4 8,7 4° Petite taille (au-dessous de 12 60). . 3,4 5,4 £ »

Il y aurait donc un peu moins d'individus de haute taille parmi les musulmans que parmi les orthodoxes et les catholiques ; par contre, plus d’individus au-dessus de la moyenne et moins d'individus de petite taille. Quant à la répartition par districts, il semblerait que dans ceux de Sarajevo et de Visoko les tailles hautes et au-dessus de la moyenne prédominent. Il est de fait que ces deux districts, comparés aux autres, sont les plus riches et les plus fertiles. Ils occupent pour une large proportion la plaine agricole, les poliés, alors que les districts montagnards plus pauvres rendent la vie plus pénible et la subsistance plus précaire.

XIX. — ALBANIE

La question de l’Albanie n’entre pas directement dans mon sujet, mais elle en constitue une annexe indispensable.

Que fera-t-on de l’Albanie? Telle est la question qui fut posée en 1912 à un grand nombre d’historiens et de politiques (1). Chacun a répondu suivant son opinion et sa conscience. De toutes les réponses publiées, il en est une dont la justesse m'a particulièrement frappé, parce qu’elle m'a paru contenir une solution équitable; elle était sous la signature de M. H. Gaidoz, directeur à l'École des Hautes Études, professeur honoraire à l’École des Sciences politiques. La question est toujours à l’ordre du jour et la note de M. Gaidoz est à la fois brève et nette. Je ne saurais donc mieux faire que de la reproduire ici et de la livrer aux réflexions des hommes de bonne volonté qui cherchent des solutions raisonnables et pratiques à des questions très difficiles par leur nature même et que le parti pris, l’égoïsme et l'intérêt politique mal compris finissent trop souvent par rendre insolubles et périlleuses pour la paix. Voici cette courte note :

«Il y aurait de l'injustice à laisser cette vieille et vaillantenation annexée et absorbée par la nation serbe, sa cadette dans les Balkans. Comment done organiser l’Albanie? C’est le problème. Mais, du point de vue de la justice, il doit y avoir une Albanie indépendante à la fois des Serbes et des Grecs. Si j'étais consulté, j'aurais une solution à proposer, mais je suis un rêveur, m'inspirant des idées de justice et de liberté;

(4) La Question serbe et l'Opinion européenne. Paris, 1912, p. 22.