L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes
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duc Nicolas, avec le consentement du Tsar, a solennellement annoncé la reconstitution, sous son autorité (14 août 1914). C’est un pays de haute et vieille Culture. À côté des monuments de son ancienne civilisation, il possède des institutions modernes organisées selon le type le plus perfectionné. Tels, ses établissements d’instruction publique et de prévoyance sociale. Il sera done un puissant foyer de civilisation dans cette région.
La partie ruthène sera naturellement annexée à la Russie, dont elle dépend au point de vue ethnique, y compris les comitats hongrois de Bereg, de Ung, de Maramures où le ruthène domine. Dans les documents romains, la Russie est appelée Ruthenia ; d’où le nom de Ruthènes donné par les latins à ces représentants de la famille russe.
Quant à la Bukovine, la question ne fait pas de doute non plus; les régions du Nord sont ruthènes, celles du Sud sont roumaines.
En ce qui concerne la Transylvanie proprement dite, la question me paraît tranchée, depuis longtemps, en faveur des Roumains. J’ai également montré que la géographie et l’anthropologie sont d’accord pour attribuer à la Roumanie toute la région située sur la rive gauche de la Tisza. Mais, il n’est pas douteux que le sud-ouest du Banat doit revenir à la Serbie (Voir p. 87).
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Je n’ai plus qu’à envisager la question des 6.500.000 Yougo-Slaves; elle est des plus simples. Tout d’abord, la Bosnie et l’Herzégovine iront, partie à la Serbie, partie au Monténégro. Sur ce point, les avis sont absolument unanimes. Reste donc le pays slovène, avec l’Istrie, la Dalmatie et la Croatie-Slavonie. Tout cela paraît devoir constituer la Grande Serbie; elle compteraït ainsi une dizaine de millions d'habitants. Un rescrit impérial a convoqué à Zagreb la Diète croate (Sabor), le 14 juin dernier. Malgré les précautions du Gouvernement, cette session a donné lieu à quelques incidents. La déclaration du Dr Magditch, vice-président (le président, M. Bogdan Medakovitch, a été emprisonné dès le début de la guerre), à l’ouverture des débats, eut notamment le caractère d’une démonstration très nette contre les Magyars. « Le peuple croate — a dit M. Magditch — forme, depuis dix siècles, une nation politique qui a toujours défendu sa liberté et qui s’est conservée telle, malgré les vicissitudes de la fortune. Il a su garder son patrimoine, il saura le faire encore dans les graves circonstances d'aujourd'hui. Nous espérons que le vœu constant et ininterrompu de la nation vers son unification sera réalisé; unification fondée sur le principe national, sur le droit politique, historique et positif, umification dans un corps politique unique et indépendant. Elle rendra possible le libre développement de la vie nationale, morale et économique du peuple croate dans l’intérêt de la civilisation et du progrès. » Cette courageuse déclaration avait une importance politique d’autant plus grande qu’elle a été rédigée d'accord avec les deux parties serbophiles de la Diète, la coalition serbo-croate et le parti Startchévitch, en dehors des serbophobes, c’est-à-dire de la petite fraction frankiste et du parti dit paysan qui ne possèdent, à eux deux, qu'une quinzaine de députés. Cette déclaration, qui est un appel non déguisé à la Serbie, montre bien quel est le sentiment du Sabor et de toute la population