L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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II. HONGRIE

Les langues parlées en Hongrie ont été dénombrées, en 1910, de la manière suivante, sous la rubrique Langues maternelles :

HONGRIE LANGUES proprement dite CROATIE-SLAVONIE ROYAUME DE Hon@mre | COMPARAISON (y compris Fiume) du MATERNELLES —— | a — |. ——— | DÉNOMBREMENT sad. Nombres AUS Nombres Proportion Nombres Proportion | een absolus | {00 bebitants| absolus | 10 habiramts| 2bsolus | 100 habitants [* °°103 96 2920 ee Magyar. . . .. 9.944.627 54,9 105.948 4,1 10.050.575 48,1 + 15,0 Allemand. . . .| 1.903.357 10,4 134.078 5,1 2.037.435 9,8 m0 Sloyaque. . . .| 1.946.357 10,7 21.613 0,8 1.967.970 9,4 —M2,6 Roumain . . . .| 2.948.186 16,1 846 0,0 2.949.032 14,1 + 5,3 Ruthène . . . . 464.270 2,5 8.317 0,3 472.587 2,3 — 10,0 Croate... 194.808 1,1 1.638.354 62,5 1.833.162 8,8 + 9,0 Serbe . . . .. 461.516 2,5 644.955 24,6 1.106.471 5,3 + 5,5 Autres langues . 401.412 2,2 67.843 2,6 469.255 2,2 + 18,0 18.264.533 100,0 2.621.954 100,0 20.886.487 100,0 — 8,50

EN ous voyons, par ces chiffres, que la moitié de la population du royaume de Hongrie ne parle pas la langue hongroise ou magyare. C’est là une situation grave, sur laquelle jai déjà appelé l'attention et qu’il faudra examiner de près. La chose sera d’autant plus facile que les populations qui constituent, actuellement, le royaume de Hongrie se sont groupées suivant les conditions orographiques et hydrographiques qu’elles ont rencontrées.

Au sujet des fluctuations éprouvées par chacune de ces langues, j'ai constaté que, de 1901 à 1910, la population hongroise proprement dite accuse une augmentation de 45%, en face de l’accroissement de 8,50 % de la population totale. On ne relate un accroissement dépassant la moyenne que chez les Ruthènes et les Croates et, chez ces derniers, le progrès ne s’est fait sentir que dans la Croatie et la Slavonie. Le nombre des Serbes et des Roumains ne s’est accru que dans une mesure restreinte (5 %). Par contre, celui des Slovaques et surtout celui des Allemands a subi une diminution importante.

Je viens de dire que l’accroissement total de la population n’a été que de 850% pour la période décennale 1901-1910, il est bon de faire remarquer qu’il est inférieur au taux d’accroissement de la période décennale précédente (1890-1900), qui était de 10%. Le fléchissement du taux de 1900-1910 ne provient pas d’un arrêt dans le développement naturel de la population, mais de l'augmentation de l’émigration. En effet, l’émigration a pris, dans la dernière période décennale 1900-1910, une importance beaucoup plus marquée que dans la période précédente. C’est ainsi que, lors du dénombrement de 1900, on constatait l'absence de 240.000 personnes pour tout le royaume de Hongrie, tandis qu’en 1910 il y avait plus du double d’absents, soit : 598.219. Cest en Groatie-Slavonie que l’émigration a surtout augmenté; d’une période décennale à l’autre, le nombre des absents a monté de 36.650 à 150.233.

La région où l’augmentation de la population à été la plus marquée est la, région entre le Danube et la Tisza, elle a été de 14,8 % ; elle était de 18,2% en