L'Autriche et la Hongrie de demain les différentes nationalités d'après les langues parlées : avec de nombreux tableaux statistiqes et 6 cartes ethniqes

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loi oblige les parents à envoyer leurs enfants, de trois à six ans, dans des asiles pour qu’ils soient instruits dans la langue magyare. La pratique rigoureuse de cette loi rendant l'étude du magyar obligatoire, est probablement la cause de l'accroissement factice du magyar enregistré, avec complaisance, dans le dénombrement, par une administration intéressée à le faire. En réalité, s’il y a progrès dans la connaissance du magyar, cela tient, en partie, à la perte subie par la langue allemande parlée par des populations sans racine dans le sol. Ces Allemands sont des immigrés attirés par le commerce ou l’industrie et qui prennent la langue administrative pour assurer leur séjour plus tranquille dans le pays. C’est ainsi que l'installation d’entreprises industrielles du bois dans les comitats de Trei-Scaune et de Mures-Turda a augmenté la proportion des Allemands (notamment des juifs) dens ces régions. Malgré la persécution scolaire dont je viens de parler, on constate, d’une part, que le roumain et le ruthène augmentent lorsque le fond de la population est roumain ou ruthène. D'autre part, ainsi que je l’ai déjà constaté plusieurs fois, l’allemand diminue à peu près partout, aussi bien en Autriche qu’en Hongrie.

Il est donc prouvé, par les documents officiels publiés par l'Administration hongroise elle-même, que la langue roumaine est la langue dominante dans le Banat et la Transylvanie, elle le deviendra rapidement dans toutes les autres régions situées sur la rive gauche de la Tisza lorsque le système de magyarisation à outrance aura disparu.

Après avoir examiné l'importance de la pratique de la langue roumaine en Hongrie, je ne puis me désintéresser de sa situation en Bukovine. Je traiterai la question complète de la Bukovine au chapitre de la Galicie (Voir p. 46); je me borne donc, ici, à indiquer que le ruthène, le roumain et l’allemand sont parlés en Bukovine. Voici les proportions pour le roumain :

Roumain. Zastawna. . . 0,143 % 90(1) Storojinetz. . 48,40 % MVisnica. 0,16 91 Kimpolung. . 55,74 | Kotzman . . . 0,26 92 Radautz . . . 60,42 »60,86% Waschkoutz. . 057 93 Gurahumori.. 69,70 Czerniowce . . 28,62 94 Suceava.. . . 70,07

Sereth.. . . . 29,38

Moyenne générale : 34,38 %.

Si on considère la totalité de la Bukovine, on voit que la proportion du roumain n’est que de 34,38 % de la population. Mais, si on ne considère que les cinq districts de la seconde colonne, on voit que la proportion s’élève à 60,86 % et qu'ils forment une masse compacte sur les frontières géographiques de lo Roumanie. L'ancienne capitale de la Moldavie, Suceava, est comprise dans le district à proportion maximum.

(1) Ces chiffres en égyptienne qui précèdent les noms géographiques de cette deuxième colonne servent à repérer ces noms sur la carte ethnique de la Galicie et Bukovine, p. 44.