L'Herzégovine : ouvrage accompagné d'une carte

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par hasard du champ de Kossovo ? Avez-vous vu lt-bas deux puissantes armées? Se sont-elles battues, ces deux puissantes armées? Mais laquelle, dites-moi, laquelle est victorieuse? » Et les deux corbeaux lui répondirent :

« Grand merci, Militza la ezarine ; c’est de Kossovo que nous venons ce matin ; là nous avons vu deux puissantes armées, lesquelles, hier, se sont livré une grande bataille, où les princes des deux armées sont demeurés. Des Turcs, il en est peu resté; mais des Serbes, ce qui reste en vie, tout est sanglant ou blessé. »

.... Arrive un serviteur tout sanglant ; la czarine lui donne du vin rouge et panse ses blessures; puis elle l’interroge et lui demande comment sont tombés son époux, son père etses frères.

Alors le serviteur commence à raconter : « Maitresse, tous sont restés sur le champ de bataille. Là où l’illustre prince est tombé, est un monceau de javelots tous rompus, tous brisés, tures ou serbes; mais les javelots serbes sont en plus grand nombre, tous rompus pour la défense du maitre, le ezar glorieux. Quant à Jug, placé à l'avant-garde, il est tombé au commencement de la bataille, et huit des fils de Jug sont tombés. Ils n’ontpas voulu se séparer, les frères, tant qu'un seul a pu se remuer! Il restait encore Bochko, le fils de Jug; sur le champ de bataille flottait son étendard ; il chassaït les Turcs par bandes, comme les colombes. Là où le sang montait jusqu'aux genoux, là il est tombé. Pour Milosch,