L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique

LES PAYSANS ET L'AGRICULTURE. 109

rieure et les semences sont dégénérées ; l’agriculture est rudimentaire; le tableau que je viens de faire cidessus en parlant des paysans prouve combien il reste à faire pour augmenter la culture, l’amélio= rer, introduire des graines et des plantes nouvelles. L'usage de ne pas chauler le blé de semence est une cause du petit rendement des récoltes que les charançons el autres animaux endommagent fréquemment.

Comme l’agriculture , la charrue est primitive : le couteau de cet isvnent enfonce très-peu dans la terre, et la pesée sur le manche est presque nulle, si bien que six à huit bœufs maigres et efflanqués trainent cependant avec facilité un engin qui ne fait que rayer le sol et sur lequel le laboureur n’appuie que pour donner la direction. L’assolement, l'engrais retourné, le sarclage répété sont peu employés ; la tranche, en forme de demi-lune, est mal conformée, et la bêche n'existe pas. Au lieu d’alterner dans la semence, on laisse les terre en jachère deux ou trois ans durant, et la moitié du sol reste improductif. On sème un blé de qualité médiocre, gris à la mouture, petit de taille, de beau maïs, du sarrazin, du millet, de l’orge, de l’avoine ; on ne connaît ni la carotte fourragère, ni le trèfle, ni la luzerne, ni le sainfoin, etc. - Les bestiaux ne sont pas engraissés ; toute l’année où les laisse dehors aux intempéries de l’air; aussi sont-ils petits et chétifs.

Les fruits abondent; la figue se trouve autour de Mostar principalement; les cerises, les prunes, les poires sont répandues partout; les pastèques et les

melons viennent de Gabella. Les foins sont abondants, _ surtout dans le casa de Mostar.