L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique
LE CLERGÉ ET LES ÉCOLES. 1570
3° Schematismus vicariatus apostolici in Ercegovina, p. an. D., 1867, Spalati, 1867.
Orthodoxes. — Ce que j'ai dit, au commencement de ce chapitre, sur les immunités appliquées aux chrétiens , s'applique également aux orthodoxes : Je constate cependant que toujours la Sublime-Porte a paru s'occuper des premiers avec plus de sollicitude, mais il n’y faut voir qu'une conséquence forcée des choses. En effet, pendant que les Franciscains se faisaient les avocats de leurs coreligionnaires, pendant que le clergé catholique était national, pendant que l’instruction était répandue par ceux-ci, la population orthodoxe, ayant à sa tête un vladika, grec phanariote, n'avait qui parler pour elle ; ignorance où le manque de séminaire plongeait les popes venait augmenter les ténèbres amassés sur cette intéressante partie des chrétiens.
La situation est encore malheureusement la même qu'il y a des centaines d'années.
A la tête du clergé existe un archevêque grec ou bulgare, envoyé par le patriarche de Constantinople. La nomination et le caractère de ce personnage, que rien ne rattache au sol, en fait nécessairement un instrument docile et qui s’engrène aisément dans les rouages du gouvernement ; c’est avec l’aide de celui-ci qu’il recouvre ses appointements sur les populations; c’est à Constantinople qu’il doit envoyer 3,000 piastres par an et c’est dans sa nationalité étrangère qu'il puise l'indifférence qu’il lui est impossible de cacher envers ses coreligionnaires. La direction complète du clergé lui appartient, et chaque fonction ecclésiastique fait l’objet d’un tarif dont il vit; une consécration