L'Herzégovine : étude géographique, historique et statistique
DES TEMPS HÉROÏQUES À 1389 APRÈS J.-C. 21
Ces deux jupa furent soumises à l’autorité des rois de Dalmatie et de Prévalitana ; Constantin Porphyrogénète assigne à cette Herzégovine slave les limites suivantes : « À Ragusio Zachulmorum principatus initium habet et ad Oronthium (Narenta) flumen tendit; oraque maritima Paganis montana quæ ad septentrionem Chrobatis quæ in fronte Serbiæ conlerminata est. »
On le voit, les deux jupa, en trois cents ans, ont modifié leurs limites intérieures et extérieures, etil ne resteplus qu'un pays appelé tantôt Za-Hum, Zachulmia, Kelma-Kudurgia, Humska, Chelmensis, etc., du mont Hum, placé au centre de la ville de Mostar. Le territoire de Humska resta soumis aux rois de Dalmatie et de Prevalitana, et, comme tel, il eut un gouvernement princier, relevant des suzerains susdits.
On peut, du reste, dire que, dans le neuvième siècle, l'Herzégovine obéissait tantôt aux rois de Croatie marilime, tantôt aux rois de Rascie, et subissait parfois l'influence des bans de Bosnie.
La série des chefs ou gouverneurs qui se succédèrent alors est restée inconnue à l’histoire. Au dixième siècle, on voit figurer, au concile ecclésiastique de Spalatro, en 925, un certain Michel Vichevich, voïvode de Hum ; il avait été appelé à cette réunion par le grand jupan de Croatie, dont certainement il devait être l'homme-lige. Dans une lettre adressée à ces deux princes, le pape Jean X écrit : Délecto filio Tamislavo, regi Croatorum et Michaeli Duci Chulmorum (Farlalatus, IIT, 92-94).
En 1091, Ladislas de Hongrie, s'étant rendu maïtre de la Croatie et des terres méridionales de la Croatie, établit Almus, petit-fils de Béla [°, comme