L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789

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Notre Sapin des Vosges, Abies pectinata, a trouvé de sérieux concurrents pour le décor des horizons chez les Abies grandis (1831, Colombie anglaise), Abies nobilis (1831, Californie Nord), Abies pinsapo (1837, Andalousie et Kabylie), Abies Nordmanniana (1848, chaîne Adscherienne au Caucase), Abies cilicica (1853, mont Taurus), tous de belle prestance.

Les autres sections ou tribus du genre Sapin nous apportent le Tsuga Brunoniana (1838, forêts du Boutan et de Gossaintham), le Pseudotsuga Douglasi (1826, Orégon, Washington), le Keteleeria Fortunei (1850, Extrème Orient), quelque peu capricieux dans leur nouvelle demeure. Et cependant le Sapin de Douglas forme des forêts épaisses de grands arbres; rappelons-nous le superbe plateau exposé en 1878 par le Dominion du Canada.

Nous arrivons au géant du monde végétal, au Sequoia, appelé d'abord + Wellingtonia». Découvert en 1831 vers la source de San Antonio, en Californie, et sur les parties élevées de la Sierra Nevada, par l'explorateur Douglas (1 799-1834) qui devait périr d'une facon si malheureuse dans l'île d'Hawaïi, des Sandwich, le Sequoia gigantesque fut importé en France par notre consul Boursier de la Rivière, en 1853, et s'y est rapidement propagé par semis ou par bouture. Dès l'année 1857, la maison Paillet livrait dix mille boutures enracinées et trente mille en 1860.

Le pèlerinage au pays d'origine a prouvé que le tableau incomparable du Mammoth grove, quoique ravagé par le feu des Indiens, n'avait rien d’exagéré. On peut se douter du spectacle saisissant, elerrifiant», d’après Douglas, offert au touriste par ce colosse dont la cime pourrait atteindre le second étage de la Tour Eiffel, et dont le tronc mesure de 20 à 30 mètres de circonférence.

Et pendant vingt siècles, l'Europe aurait ignoré le Sequoia ?... Mais la botanique fossile prétend que Sequoiées et Libocèdres composaient, à l'époque tertiaire, de vastes forêts de la zone arctique au Spitzberg, au Groënland, en même temps que les Protéacées de l'Océanie se rapprochaïent de la Méditerranée actuelle.